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Synthèse des trois rapports intermédiaires du GIEC (AR6 - 2021-2022)

Dernière mise à jour : 10 juil. 2023

Le GIEC est divisé en 3 groupes de travail, qui publient pour chaque rapport final un rapport intermédiaire sur leur sujet spécifique. En Août, est sorti le premier rapport (depuis 7 ans) du groupe 1 qui évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. En février est sorti celui sur la vulnérabilité des systèmes socio-économiques. Le dernier sur les solutions envisageables pour limiter les émissions vient de sortir début avril.


Cet article rassemble l’ensemble des points clés à retenir de ces 3 rapports : l’évolution du climat, les impacts sur nos écosystèmes et les solutions envisageables. Ces trois rapports intermédiaires constituent le 6ème rapport du GIEC, le premier ayant été rédigé en 1990. En effet, depuis sa création en 1988, le GIEC réalise tous les 5 ans à 7 ans, un état des lieux de la situation climatique, sous la forme d’un “rapport de synthèse”.



Qu'est-ce que le GIEC ?


Le GIEC, littéralement Groupe d'experts Intergouvernemental d'Évolution du Climat, est une association de pays qui évalue et réalise des scénarios basés sur des travaux de recherche internationaux. En tant qu’association de pays, les représentants qui y siègent ne font que représenter le pays pour lequel il y siège, ce n’est pas une association de personnes physiques. En 2021, l’organisme regroupe 195 États.


Une des formules souvent employées par le GIEC pour qualifier son influence est “policy relevant, but not policy restrictive”. Il a donc pour objectif de fournir les informations scientifiques afin d’éclairer la prise de décision. L'enjeu du GIEC est d'établir des projections scientifiques, et non des recommandations pour les politiques publiques.


Groupe 1 - Constat scientifique sur l’évolution du climat - Août 2021


  • Cause : 100% du réchauffement climatique est dû aux activités humaines.

  • Hausse de la température : nous sommes aujourd’hui à une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre de +1.1°C par rapport au niveau de l'ère pré-industrielle.

  • Scénarios de réchauffement : le scénario le plus optimiste nous conduit à contenir le réchauffement à +1.6°C. Le plus pessimiste prévoit un réchauffement entre +3.3°C et +5.7°C d’ici 2100.

  • Niveau des mers : le niveau de la mer n’a jamais augmenté si rapidement depuis 1900, sur les trois derniers millénaires. Dans le scénario le plus optimiste, le niveau des mers pourrait augmenter de 28 à 55 centimètres par rapport à la dernière décennie, et pourrait atteindre 63cm à 1 mètre dans le scénario pessimiste, voire catastrophique de 2m d’ici 2100.

  • Les phénomènes extrêmes climatiques et météorologiques (inondations, cyclones, sécheresse…) se sont renforcés.

  • Chaque degré compte : chaque tonne de CO2 émise dans l’atmosphère compte. D’autant plus que les puits carbones seront moins efficaces tant l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère progresse, ne permettant donc pas de ralentir cette progression (la double peine).


Groupe 2 - Adaptation au changement climatique : vulnérabilité des écosystèmes et impacts - Février 2022


  • Approche systémique : Par définition, une approche systémique prend en compte l’interdépendance entre des systèmes. C'est le point clé du rapport du groupe 2 : il ne suffit pas de réduire nos émissions. Il faut prendre en compte les interactions entre tous les systèmes (naturels, humains, économiques).

  • Vulnérabilité : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont menacées par l’urgence climatique. Ce qui veut dire que 46% des habitants du monde entier sont vulnérables aux impacts du réchauffement climatique. "Il est possible de réduire les risques associés au dérèglement climatique en atténuant l'exposition et la vulnérabilité des systèmes naturels et des sociétés humaines".

  • Migration climatique : Environ 20 millions de personnes par an ont migré à l’intérieur de leur pays en raison de certains aléas climatiques. Les migrations climatiques sont des déplacements de population causés par des changements qui mènent les systèmes au-delà de leur capacité d'adaptation.

  • Impacts : Impacts irréversibles déjà visibles sont "observés dans de nombreux écosystèmes et systèmes humains dans le monde".


Groupe 3 - Adaptation au changement climatique : les solutions envisageables - Avril 2022


Le rapport AR6 nous a confirmé que le réchauffement climatique est presque linéairement proportionnel à la quantité totale de CO2 que nous émettons. Il est donc évident que les solutions se trouvent dans la réduction massive des émissions de C02 dans l’atmosphère.


Le groupe 3 avance que pour limiter le réchauffement à 1,5°C, il faut que les émissions de GES atteignent leur pic avant 2025 au plus tard et qu’elles soient réduites de 43 % d’ici à 2030.


  • Pour remplir l’objectif des Accords de Paris (contenir le réchauffement à +1.5°C par rapport au niveau de l’ère pré-industrielle) il faut que la courbe des émissions mondiales infléchisse avant 2025. Nous avons donc 3 ans seulement pour remplir cet objectif (signé pourtant il y a 7 ans en 2015…).


  • L’objectif mondial de neutralité carbone d’ici 2050 doit être complété par un objectif d’émissions négatives afin de surcompenser les émissions émises, et infléchir l’évolution sans précédent du climat. L’avalanche des promesses net zero, qui plus est douteuses, ne suffira donc pas.


  • Les solutions envisagées :

- Renoncer aux fossiles (75% des émissions mondiales de GES)

- Préserver les espaces de biodiversité qui stockent le carbone

- Capturer le carbone présent dans l’atmosphère

- Financer massivement la transition

- Orienter les choix individuels : sobriété, efficacité énergétique, réduction des consommations animales et fossiles. Cela ne peut pas être dissocié des politiques.

Faire chacun sa part !


  • Le coût de la transition est estimé moindre que l’avantage économique de limiter le réchauffement à +2°C. Agir maintenant coûtera donc moins cher que payer demain : même si les politiques d’atténuation auront un certain impact économique et social. Pourtant, le soutien financier aux énergies fossiles reste supérieur au financement de la transition alors que selon le GIEC, de nombreuses technologies peu carbonées « ont montré de nombreux progrès depuis le précédent rapport, en termes de coût, de performance et de déploiement ». Depuis 2010, les coûts de l’énergie solaire ont ainsi chuté de 85% , ceux de l’éolien de 55% ! C’est une bonne nouvelle !


"Le coût global de la limitation du réchauffement à 2°C au cours du XXIe siècle est inférieur aux avantages économiques mondiaux de la réduction du réchauffement”.

  • Dans ce 3ème rapport, les scientifiques insistent sur la nécessité de l’approche systémique de la transition : le climat, le vivant, les impacts sociaux doivent être traités de manière transversale.


Comparatif premier et dernier rapport du GIEC :


Source: Infographie re.boot adaptée aux informations du GIEC

 

Sources :


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