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Qu'est-ce que la finance à impact ?

Dernière mise à jour : 22 mars 2022

Lancée en mars 2021 à la demande de Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance ainsi qu’Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable, l’initiative de Finance For Tomorrow dédiée à la finance à impact a publié en octobre 2021 ses premiers résultats. L’objectif étant dans un premier temps de définir la finance à impact, ses enjeux et ses cadres possibles.

L’initiative Green & Sustainable Finance a été lancée en 2016 par Paris EUROPLACE. C’est en juin 2017 que l’initiative a été renommée sous le nom de « Finance For Tomorrow », que l’on connaît aujourd’hui. L’objectif de cette nouvelle branche de la Place de Paris est d’être moteur du développement de la finance verte et durable par l’orientation de flux financiers vers une économie bas-carbone et inclusive, en cohérence avec les Accords de Paris et les Objectifs du Développement Durable, grâce à la signature de 80 membres.


Une définition claire


Le groupe de travail a ainsi défini la finance à impact comme « une stratégie d’investissement ou de financement qui vise à accélérer la transformation juste et durable de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques ». Ils distinguent ainsi la finance responsable qui rend uniquement compte d’une gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. La finance à impact est elle définie par trois piliers reconnus par les marchés : l’intentionnalité, l’additionalité et la mesure.


La finance à impact souligne ainsi à la fois l’intention portée par l’acteur financier de contribuer à un bénéfice environnemental et/ou social, la possibilité pour le bénéficiaire de l’investissement d’accroître son impact grâce à ces financements et la nécessaire mesure des effets environnementaux et sociaux répondant aux objectifs fixés par intention.


L’impact n’est donc pas directement lié à la performance extra-financière, mesurée grâce à des indicateurs Environnement, Social et Gouvernance (ESG) mis en place dans le processus de gestion des risques. Ceci est plutôt en train de devenir l’exigence minimale dans le secteur de la finance afin de prévenir les risques d’exposition à des marchés ou des entreprises qui n’ont aucune performance extra-financière.


Des enjeux multiples


Alors que la finance responsable pouvait jusqu’ici sous-entendre la séparation entre performance environnementale et/ou sociale et rentabilité financière, la finance à impact doit rechercher conjointement performance financière et bénéfice environnemental et/ou social. La rentabilité financière doit en effet être supérieure ou égale à 0 pour répondre à sa responsabilité fiduciaire, tout en impactant positivement l'économie réelle.


Un cadre de référence


Pour que la finance à impact ait vraisemblablement de l’impact, les acteurs doivent pouvoir s’aligner avec des cadres de référence d’objectifs internationaux afin de répondre aux besoins des générations actuelles et futures. Finance For Tomorrow cite notamment le cadre des Objectifs du Développement Durable (ODD) et les Accords de Paris sur le Climat.


Les Objectifs du Développement Durable regroupent 17 objectifs dictés par les Nations Unies et liés au développement des nations sur des enjeux de satisfaction des besoins primaux, d’égalité, de diversité, de préservation des ressources naturelles et de la construction du monde de demain. L’intention portée par l’acteur financier ou le bénéficiaire de l’investissement doit suivre ce type de cadre de référence afin de répondre au mieux aux enjeux environnementaux et sociaux. Néanmoins, ces indicateurs ont été construits pour une échelle étatique et certains sont donc difficilement applicables à l'échelle d'un fonds ou d'une banque.


Les Accords de Paris concernent eux l’atténuation et l’adaptation au réchauffement climatique et se concentrent donc sur les engagements climatiques et environnementaux pris par les entreprises.


  • Le cadre de références permettent de développer une vision systémique de l’impact.

  • Le cadre de références explicite la stratégie et justifie la démarche de transformation.

  • Certains cadres sont encore compliqués à suivre avec des indicateurs précis de performance extra-financière.


Point sur les pratiques à impact en France :


  • Données : les données ESG et les données d’impact sont quasiment les mêmes et sont basés sur les critères extra-financiers. Ce qui doit être différent, pour caractériser la finance de finance à impact, c’est la contextualisation. « Les données d’impact doivent nécessairement : (1) être comparables à un point de référence, afin de démontrer le changement atteint par le projet ou l’entreprise ; (2) permettre de suivre l’évolution de cet impact dans le temps, notamment pour vérifier la contribution du fonds de gestion. »

  • Reporting et règlementations : Sustainable Financial Disclosure Regulation (SFDR), Taxonomie européenne, devoir de vigilance et la loi Pacte (pour les entreprises à missions) sont les principaux cadres règlementaires suivis par les acteurs de la Place de Paris.

Retrouvez toutes les informations sur ces différents cadres dans nos ressources !


 

A retenir :

  • La finance à impact se distingue de la finance responsable par la mise en œuvre de l’intentionnalité, de l’additionalité et de la mesure de ses investissements, lorsque la finance responsable gère uniquement le risque de durabilité sur ses investissements.

  • La finance à impact se doit d’être rentable financièrement pour respecter son devoir fiduciaire, tout en créant un bénéfice environnemental et/ou social.

  • Tout en souhaitant créer un impact positif sur l’environnement et le social, la finance à impact doit maîtriser ses externalités négatives, afin d’avoir un « impact net » positif.

 

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