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À lire : Or Noir, la grande histoire du pétrole de Matthieu Auzanneau

Dernière mise à jour : 2 juil. 2023

Publié en 2015 aux éditions La Découverte, Or Noir, la grande histoire du pétrole retrace l’influence du pétrole depuis les premiers puits découverts jusqu’à son utilisation actuelle et les conséquences positives comme très négatives que la très puissante industrie pétrolière représente pour l’humanité d’aujourd’hui et de demain. On vous a fait un petit résumé (non-exhaustif) en espérant que cela vous incitera à le lire ! Ce livre est une mine d’or (noir) 😎


Qui est Matthieu Auzanneau ? 👀

Or Noir a été écrit par Matthieu Auzanneau, ancien journaliste français et auteur spécialiste d’écologie, d’histoire et d’économie. Après de nombreuses années de carrière au sein de divers journaux réputés, Matthieu Auzanneau s’est spécialisé dans les sujets à la croisée entre écologie et économie, ceux qui traitent particulièrement d’énergie et de climat. Il créee en 2010 avec la collaboration du journal le Monde le blog Oil Man - Chroniques du début de la fin du pétrole qu’il alimente encore aujourd’hui. Il devient en 2014 membre de l’ASPO France, l'association pour l'étude des pics pétroliers et gaziers, dont il était observateur lorsqu'il était journaliste professionnel. Il rejoint enfin en 2014 The Shift Project, le think tank de la transition énergétique dont il est le directeur depuis 2016.



 

The Shift Project est une association française loi 1901 reconnue d'intérêt général, créée en janvier 2010 à Paris, à l'initiative d'un groupe d'experts, dont Jean-Marc Jancovici, Geneviève Férone-Creuzet et Michel Lepetit, dont l’objectif est de répondre à la double contrainte carbone : changement climatique et raréfaction des ressources énergétiques fossiles.

 


De quoi parle le livre ? 📖


De manière chronologique, Matthieu Auzanneau commence par la découverte des puits de pétrole jusqu’aux années 1945, période qu’il nomme « Germination ». Vient ensuite la période « Printemps » de 1945 à 1971, pour enchaîner sur la période « Été » de 1970 à 1998 et finir sur la période « Automne » de 1998 à aujourd’hui. Le dernier chapitre soulève les questions de « L’hiver » en s’interrogeant sur la pente logique d’un déclin de l’énergie totale et les débats et dénis face aux sujets de transition et d’urgence climatique.



Une définition simple de l’énergie ⚡️


Matthieu Auzanneau propose une définition de l’énergie qui permet de comprendre tous les enjeux qui en découlent. L’énergie est la capacité à transformer le monde autour de soi. Mesurée par des joules, c’est notre capacité à transformer, réchauffer, refroidir : c’est la mise en place d’une puissance. Littéralement lorsque l’on parle de puissance, on parle d’énergie. Le pétrole quant à lui est la source d’énergie la plus commode mise au jour aujourd’hui. Le pétrole a ainsi permis de mettre en place un certain nombre de processus qui ont favorisé le développement des civilisations.

C’est donc le lien direct entre l’expression d’une volonté de puissance performante et la nécessité d’avoir des ressources adéquates.


« Le pétrole aura stimulé l'émergence de notre société technique si bellement capable de faire reculer tant de souffrances que la nature inflige. »


Avantage et inconvénients du pétrole 👍🏻 👎🏻


Le pétrole offre des propriétés incomparables par rapport aux autres sources d’énergie comme le charbon, qui a fait que c’est devenu l’Or Noir, c’est-à-dire « la source de profit et d’expression de la puissance la plus spectaculaire jamais mis au jour par l’humanité ».


Mais le pétrole, comme le charbon, est une énergie carbonée, c’est-à-dire que sa combustion émet du dioxyde de carbone, et tarissable, c’est-à-dire qu’il y a un stock final à cette énergie.


Selon l’auteur, le tableau de bord des dirigeants politiques ne comporte pas l’appréhension de la caractéristique tarissable du pétrole. Et pourtant, on n’a jamais aussi peu trouvé du pétrole conventionnel qu’aujourd’hui, alors que l’on investit plus que jamais et que les moyens techniques sont de plus en plus performants.

Depuis le début des années 80, la quantité de pétrole que l’on consomme chaque année est plus élevée que la quantité de pétrole découvert. Ainsi les pétroliers investissent entre 400 et 600 milliards de dollars par an pour rechercher les puits de pétrole, qui ont tendance à se fatiguer. Et côté européen, la dépendance aux pays producteurs de pétrole ne fait donc que s’accroître. Le Shift Project a analysé cette dépendance : l’Union Européenne risque d’être confrontée à une diminution de 8% de son volume total de sources pétrolières entre 2019 et 2030. (1)


Une autre menace majeure issue de l’exploitation massive de pétrole est que des organisations ennemies et menaçantes pour l’humanité tirent profit de cette industrie lucrative. Selon ses estimations en 2015, Daech tire par exemple de 1,5 à 3 millions de dollars quotidiens de l’exploitation pétrolière via la contrebande des puits détenus par l’organisation terroriste en Syrie. Alors que coïncidemment, l’exercice de leur puissance militaire terroriste est tributaire de leurs revenus dont la majeure partie est extraite de la contrebande du pétrole des puits syriens dont ils ont pris le contrôle.



La double contrainte carbone ❌


Double trouble...

La première contrainte carbone est celle des émissions de CO2, qui est un gaz à effet de serre. La consommation de pétrole se traduit donc par l’augmentation de la puissance de l’effet de serre et renforce les dérèglements climatiques.


La deuxième contrainte carbone est celle qui impacte les systèmes géopolitiques mondiaux. Tous les équilibres politiques, économiques et sociaux sont menacés par le lent tarissement des ressources en pétrole. C’est notamment pour cette contrainte, que les systèmes géopolitiques doivent s’adapter.


Le problème de la double contrainte carbone est que même un écologiste ne peut se réjouir des limites physiques du pétrole car les pays ne sont pas prêts pour ce déclin imminent. Plus on tarde à prendre en compte cette urgence climatique comme un problème vital pour l’humanité, plus on se souviendra de cette génération comme celle qui a fait l’autruche. Sur ce point, un exemple est donné, c'est celui des gilets jaunes. “Les gilets jaunes sont des lanceurs d’alerte”. Ils sont un symptôme du fait que le développement de l’urbanisme à moindre coût est idéaliste. Ce développement est basé sur une abondance énergétique qui est prise comme acquise.


Quelle est la conclusion de cette "grande histoire du pétrole” ? 💡


En parallèle de tous les faits que relate Matthieu A. pour raconter "la Grande Histoire" de l'industrie pétrolière, l’auteur insiste tout au long de son livre sur la nécessité de sortir de la dépendance actuelle au pétrole, et plus largement aux énergies fossiles.


À sa sortie, le livre de Matthieu Auzanneau a été perçu comme étant « La Bible du Pétrole » et permettant de lire d’un œil constructif et non naïf les sujets sous-jacents de l’industrie pétrolière. Tout y est détaillé clairement : que ce soit les techniques spécifiques de forage, les grands mouvements géopolitiques, les clans géopolitiques, les guerres, les lobbys pétroliers... C’est donc un livre très dense qui mêle différents sujets : on y comprend très vite toutes les synergies et conséquences négatives liées à l’ensemble de l’industrie pétrolière.


On vous souhaite une bonne lecture !


 

Sources :

Pour commander le livre :


Petit plus, Matthieu Auzanneau est blogueur invité par le Monde dans sa chronique “Oil Man, Chroniques du début de la fin du pétrole

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