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Le lexique des enjeux environnementaux
Dernière mise à jour : 24 mars 2022
Changement climatique ? Réchauffement climatique ? Dérèglement climatique...? Si vous êtes perdu dans toute la terminologie actuelle des enjeux environnementaux, cet article est fait pour vous ! On vous a rassemblé tout le lexique à connaître, des termes les plus généraux aux termes sûrement un peu plus précis ! Bonne lecture !

L'énergie
L'énergie : Le plus simplement possible, c'est la mesure de la modification d'un environnement (vitesse, température, forme, composition chimique, position, lumière, etc.). Plus on utilise d’énergie, plus on transforme notre environnement. Des lors, si on utilise beaucoup d’énergie, c’est dur de ne pas avoir d’impact sur notre environnement.
Les énergies fossiles : d'après la définition du Larousse, une énergie dite "fossile" est une énergie issue de la combustion de matière organique fossilisée et contenue dans le sous-sol terrestre. Les principales sources d'énergies fossiles conventionnelles sont donc le charbon, le pétrole et le gaz naturel, par opposition aux sources non-conventionnelles qui regroupent des combustibles fossiles plus difficiles à exploiter (comme le gaz de schiste, les sables bitumineux, les schistes bitumineux).
Les énergies renouvelables : une énergie peut être qualifiée de renouvelable lorsqu'elle provient d'une source que la nature peut renouveler sur le long terme. Ces sources sont au nombre de deux : le soleil (à l'origine du vent, des marées, des rayonnements solaires...) et la Terre (la chaleur produite et dégagée). La nature nous offre donc des énergies dites renouvelables : énergie éolienne (terrestre et en mer) pour la production d'électricité ; l'énergie solaire (photovoltaïque, thermique et thermodynamique) pour la production d'électricité et de chaleur ; la biomasse pour la production de chauffage (bois-énergie), de chaleur et d'électricité (via les déchets) ; l'énergie hydraulique pour la production d'électricité et enfin la géothermie pour la production de chaleur.
Le concept de réchauffement climatique
Climat : d'après la définition du Robert, le climat est "l'ensemble de circonstances atmosphériques et météorologiques (humidité, pressions, températures…) propres à une région".
Réchauffement climatique : est un phénomène global lié à l'augmentation des températures à la surface de la Terre. Celui-ci est induit par les activités humaines et impacte durablement les écosystèmes et équilibres climatiques.
"Le rapport montre que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1 °C depuis la période 1850-1900 et conclut que la température mondiale, en moyenne sur les 20 prochaines années, devrait atteindre ou franchir le seuil de 1,5 °C." Communiqué de presse du 9 Août 2021 du GIEC.
Gaz à effet de serre (GES) : chimiquement, un gaz à effet de serre est un gaz qui absorbe le rayonnement infrarouge (aka la chaleur) émis par le soleil à la surface de la Terre. Ces gaz participent donc au phénomène d'effet de serre. Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d'eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O). A noter que : ces gazs étaient présents dans l’atmosphère avant l’apparition de l’homme, ils sont donc responsables d'un effet de serre dit "naturel" auquel s'ajoute l'effet de serre d'origine anthropique lié à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
«Il faudra, pour stabiliser le climat, procéder à des réductions fortes, rapides et soutenues des émissions de gaz à effet de serre et ramener à zéro les émissions nettes de CO2. La limitation des autres gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques, en particulier le méthane, pourrait être bénéfique pour la santé publique comme pour le climat», a déclaré M. Zhai, co-président du Groupe 1 du GIEC.
Effet de serre : est d'abord un phénomène naturel qui permet à la Terre de maintenir une température moyenne pouvant accueillir la vie, sans quoi la température actuelle à la surface de la Terre serait de -18°C environ. Ce phénomène physique est nommé "effet de serre" car il renvoie au fonctionnement d'une serre en verre utilisée pour la culture. Les parois transparentes d'une serre laissent passer les rayons du soleil. Le verre ralentit la sortie de la chaleur, ce qui fait augmenter la chaleur à l'intérieur. Par l'augmentation de la concentration de gaz à effet de serre liée aux activités humaines, l'effet de serre de nature anthropique est par définition une cause du réchauffement climatique.

Schéma explicatif (source : re.boot)
Température à la surface de la Terre : la température moyenne à la surface de la Terre est mesurée pour rendre compte des évolutions climatiques. On observe ces dernières années une augmentation inédite de cette température de surface, comme le montre les schémas ci-dessous. La température mondiale de surface sur la période 2011-2020 était de + 1.09°C par rapport à la période 1850-1990, dont +1.07°C imputable à l'activité humaine, soit la quasi totalité du réchauffement global. Cette hausse de température n'est qu'une moyenne, il y a des disparités selon les régions. L'écart de température entre l'ère glacière (il y a 20 000 ans) et aujourd’hui est de 5°C par exemple, et les conséquences sont donc plus fortes (hausse du niveau des mers).

Extrait de la synthèse du rapport AR6 du GIEC publié le 9 Août 2021
Le permafrost : (terme anglais, traduit en français par pergélisol), le permafrost est un sol qui a la propriété spécifique d'avoir une température en dessous de 0°C pendant au moins deux ans consécutifs et représente 20% de la surface de la Terre totale. Sa superficie est estimée entre 10 et 15 millions de mètres carrés. Actuellement, cette accumulation de surface gelée peut aller de 50 mètres de profondeur jusqu'à 800 mètres dans certaines zones. Le permafrost contient actuellement des milliers de pathogènes et virus inconnus ou disparus depuis des années ainsi qu'une grande quantité de matières organiques comme le carbone et le méthane. Outre les conséquences matérielles et physiques que le dégèle du permafrost peut avoir sur les installations humaines, il peut menacer les populations locales et plus largement amplifier le phénomène de réchauffement climatique.
La comptabilité carbone
Emissions de gaz à effet de serre : les émissions de gaz à effet de serre comptabilise la quantité de GES émise. Les émissions peuvent être calculées à l'échelle mondiale, d'un pays, d'une entreprise ou d'un individu. On distingue alors les émissions de carbone (CO2), de méthane (CH4), de protoxyde d'azote (N2O) et de gaz fluorés.
Empreinte carbone : c'est la mesure des émissions de gaz à effet de serre pour un pays, une entreprise, un service, un produit ou un individu. Elle est calculée grâce aux facteurs d'émissions des intrants liés à l'activité (le pays, le produit ou l'individu) et aux données physiques de cette même activité. Pour se rendre compte de l'impact de l'ensemble de nos activités, voici un petit tableau d'ordres de grandeur (c'est toujours pratique 🤓).
À savoir : L’empreinte carbone moyenne d’un français est de 10,8tCO2e incluant la mobilité, le logement, l'achat de biens et services, l'alimentation et les service publics. L’objectif des Accords de Paris est à 2tCO2e.
Un français 🥐 | 10.8 tCO2e par an |
Un Aller Retour Paris-NY ✈️ | 2.47 tCO2e |
1 kg de viande de boeuf 🥩 | 60 kgCO2e |
Ordres de grandeur d'empreintes carbones d'un français, d'une activité aérienne et d'un produit du quotidien.
Scopes d'émissions : les scopes d'émissions sont utilisées dans la comptabilité carbone pour désigner les différentes catégories de postes d'émissions de gaz à effet de serre. On différencie les émissions directes (scope 1) et indirectes (scope 2 & 3).
En prenant l'exemple du bilan carbone d'une organisation :
Scope 1 : émissions directes liées à l'activité de l'entreprise. Ce sont toutes les émissions directement produites par l'entreprise (combustion directe d'énergie fossile type gaz, pétrole, charbon.
Scope 2 : émissions indirectes liées à l'activité de l'entreprise (consommation d'énergie). Ce sont toutes les émissions induites indirectement par l'entreprise lorsqu'elle produit ou achète de l'électricité (de même que la vapeur d'eau, la chaleur et le froid).
Scope 3 : émissions indirectes liées à l'aval et l'amont de l'entreprise. Ce sont toutes les autres émissions induites indirectement via les fournisseurs, les employés, les clients. Grâce au scope 3, l'ensemble de la chaîne de valeur d'un produit ou d'un service peut être comptabilisé en émissions de GES.
Neutralité carbone : cela correspond à l'équilibre entre les émissions mondiales et les absorptions mondiales de C02. La neutralité carbone est un concept clé que l’on ne doit pas prendre pour acquis dès lors qu’une entreprise met en avant son engagement. Deux facteurs principaux à ne pas oublier :
- La neutralité carbone est un concept mondial : si une entreprise s’engage à être neutre en carbone d’ici 2050 sur un certain périmètre géographique, mais pas le reste cela n’a pas de sens. Exemple : Total a annoncé sa neutralité carbone pour 2050, mais seulement en Europe.
- La neutralité carbone doit prendre en compte tout le périmètre opérationnel de l’entreprise : incluant ainsi le scope 1&2 et le scope 3 (émissions indirectes).
Pour qu’un engagement de neutralité soit raisonné et raisonnable il faut que l’entreprise s’engage à réduire ses propres émissions, réduire celles des autres via des émissions évitées et augmenter les puits carbone. On vous conseille le référentiel établi par Carbone 4, soutenu par l'ADEME et le Ministère de le Transition Écologique, Net Zero Initiative.