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L'illusion de la finance verte : pourquoi lire cet ouvrage ?

Dernière mise à jour : 2 févr. 2022

Les engagements des investisseurs en faveur du climat se multipliant ces dernières années, il est de plus en plus difficile de s'y retrouver. Pour ne pas mettre les pieds dans le plat directement, nous avons tous souhaité lire l'ouvrage "L'Illusion de la finance verte", co-écrit par Alain Grandjean et Julien Lefournier en 2021 et préfacé par Gaël Giraud. L'objectif du livre est de faire le tri parmi le flot d'informations délivrées par les médias, les financiers et autres acteurs du système financiers...


Lors de nos premières expériences professionnelles, nous nous sommes rapidement rendus compte de ce que cachait la finance dite "verte", mais nous ne savions pas comment en rendre compte. L'illusion de la finance verte utilise les techniques financières et termes économiques pour expliquer tout le paradoxe autour de cette communication. Alors un conseil si vous aussi vous vous sentez perdu, lisez cet ouvrage !


⚠ Attention les mirettes


Alain Grandjean est président de la Fondation Nicolas Hulot, co-fondateur du cabinet de conseil Carbone 4 et membre du Haut Conseil pour le Climat. Julien Lefournier est spécialiste des marchés financiers puisqu'il y a travaillé pendant plus de 25 ans. Gaël Giraud est directeur du programme de justice environnementale de l'université de Georgetown à Washington.

Pourquoi une "illusion" de la finance verte ?

L'illusion de la finance verte c'est de faire croire à un marché financier qui aurait une vocation écologique. L'angle d'attaque pris par les auteurs pour réfuter ce mythe est celui du prix. Les constat sur le prix est en effet très simple : tous les produits dits "verts" ont un prix inchangé par rapport au produit non verdis. Ce facteur prix qui n'est pas modifié entre la finance traditionnelle et la finance dite verte atteste de la non-transformation du système financier. C'est pourtant ce qu'avancent les acteurs de la finance verte, et plus largement de la finance durable, c'est qu'elle finance la transformation vers un monde soutenable. Là est donc tout le paradoxe.




La finance verte n'a pas les "moyens" de faire du vert


La limite de la finance verte réside donc intrinsèquement dans son système : allouer des ressources afin de développer le bien-être de demain, qui ne peut être comptabilisé financièrement, n'est pas compatible avec l'exigence de rentabilité des marchés.

Les auteurs de L'illusion de la finance verte posent donc clairement la question suivante :

 

"Quel profit tirer du fait qu'il y aura moins de carbone dans l'atmosphère demain ?

Le bilan financier de telles opérations ne saurait être que négatif"

 

Sous entendu, les "telles opérations" = les investissements verts.


La limite réside dans la définition même d'un investissement vert. S'il est dit vert c'est qu'il sous-entend un bénéfice environnemental, lui-même non-monétisable, et qu'il est le plus souvent associé à un surcoût lié à la production d'un produit plus propre, souvent plus cher. L'investissement vert n'est donc pas rentable financièrement.


Les enjeux du surcoût vert : rendre l'investissement vert rentable


Bill Gates, lui aussi, parle de la prime verte comme la "différence de coût d'un produit qui émet du carbone et un produit alternatif qui n'en émet pas". L'enjeu est donc de réduire ce surcoût vert associé à la transition afin de rendre l'investissement vert, pas rentable financièrement comme on l'a vu précédemment, plus compétitif. Deux leviers peuvent être nommés à ce sujet : l'Etat, via les subventions, et les taxes carbones. Donc si certains produits ou secteurs verts peuvent être rentables (le cas de secteurs qui seraient par exemple soutenus par les pouvoir publics, et donc en forte croissance), le seul moyen que le vert en général soit rentable c'est qu'il y est une aide extérieure à la finance qui l'y pousse. Ce n'est donc en aucun cas la finance verte, bleue ou rouge qui en sera à l'origine.



Et donc la finance dans tout ça ?

Pour réellement financer une économie de transition il faudrait à la fois baisser l'exigence de rentabilité sur les produits verts et augmenter leurs rendements. Dans ce cas de figure il y aurait une opportunité d'inciter les acteurs à financer des produits réellement verts.

La finance verte ne fait pas actuellement du vert. Et livrée à elle-même, elle ne peut pas le faire.

 

" En réfutant les idées creuses de la finance verte, nous ne disons pas que l'altruisme n'existe pas. Mais quand il s'exprime, il joue toujours selon les règles du jeu, tel qu'il est.

 

Le livre nous éclaire alors sur un point : il ne faut pas penser naïvement que la solution viendra du marché lui-même. Dans son système de rentabilité actuel, ce n'est fondamentalement pas possible car le bénéfice associé est non marchand. Il faut donc en avoir conscience.




Alors pourquoi re.boot vous diriez-nous ? Nous souhaitons créer une association rassemblant des acteurs divers sur tous les sujets de la finance durable et ainsi donner les clés de connaissance aux futurs acteurs de la finance durable. Le rejet de la finance n'est pas la solution, nous préférons ne pas laisser ceux qui savent actuellement s'en servir continuer à en disposer sans prendre en compte les enjeux de demain. Merci Gaël Giraud, ce sera notre mentra !



 

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